La démocratie locale est l’affaire de tous.

Par Annie Gafforelli
Le budget participatif parisien, qui fête ses dix ans, est un exemple marquant de démocratie locale. Ce dispositif a permis aux citoyens de proposer et de choisir des projets à financer dans leur ville, ce qui renforce leur implication dans la vie de leur quartier. Avec des succès notables, comme des rénovations d’écoles ou des améliorations du cadre de vie dans des quartiers en difficulté, ce projet a su répondre à des besoins concrets et immédiats.
L’un des principaux atouts de ce budget participatif est la diversité des projets soutenus. Ils vont de petites initiatives locales, comme des améliorations dans des écoles, à des projets plus ambitieux et d’envergure urbaine. Les quartiers autrefois négligés ont vu des changements positifs, rendant le quotidien des habitants plus agréable. En ce sens, le dispositif s’est montré efficace pour améliorer le cadre de vie à une échelle locale et répondre à des besoins spécifiques.
Le budget participatif, comme tout outil de démocratie participative, souffre de certains écueils qu’il appartient de corriger, au risque de passer à côté de son objectif principal : l’appropriation par tous des politiques menées dans notre ville.
En effet, nous constatons une difficulté importante à faire venir participer certains habitants, notamment ceux des quartiers populaires ou précaires, qui peinent à s’approprier ce dispositif. La distance avec les dynamiques citoyennes ou un manque d’information peuvent rendre leur participation plus difficile. Il nous faut continuer d’aller chercher les publics éloignés : classes populaires, jeunes, migrants.
Certaines fois, le manque d’accompagnement technique dissuade parfois des personnes ou des structures de se lancer dans le processus, créant ainsi une barrière supplémentaire pour ceux qui auraient des idées mais manquent des compétences ou du soutien nécessaire. Cela ne pourra se résoudre qu’en travaillant sur l’accès au numérique et la lutte contre l’illectronisme.
Pour que le budget participatif continue d’être un véritable outil de démocratie locale, il faut que tous les Parisiens puissent proposer des projets et se sentir légitimes à le faire. Le dispositif doit aussi favoriser des initiatives collectives qui, en plus d’améliorer les infrastructures locales, encouragent le vivre-ensemble et renforcent la cohésion sociale.
